L'APC dans la réforme du système éducatif en Algérie

L'APC, comme nous l'avons cité précédemment, représente une réaction contre l'idée mécaniste et les approches comportementalistes qui négligent la pensée et la créativité de l'apprenant proposées par la PPO.

L'approche communicative qui a régné durant les années 1980, a cédé le pas à l'APC qui semble porteuse de remèdes à l'échec scolaire, la démotivation des apprenants et l'hétérogénéité des classes dans plusieurs pays tels : le Canada, la Belgique, la France et l'Algérie En Algérie, les responsables de l'éducation ont opté pour cette approche

qui répond aux exigences du développement économique, social et culturel ainsi qu'à la modernisation et l'ouverture au monde extérieure.

Soucieux d'efficacité, le système éducatif algérien a subi des changements profonds qui ont touché principalement les programmes et les manuels scolaires. Ceux-ci ont été réalisés selon les principes et les objectifs de l'APC. En effet, cette réforme a été

mise en place en 2003, et elle a recouvert tous les niveaux scolaires, de l'école primaire à la classe terminale au lycée. Elle a pour objectif de proposer un enseignement/apprentissage fondé sur des compétences, des contextes et des curriculums (les concepts-clés de cette approche) dont l'apprenant a besoin pour qu'il puisse passer à l'étape suivante de son parcours éducatif.

L'APC prend appuie sur le constructivisme ou plus encore le socioconstructivisme qui préconisent un changement de priorité en classe : de l'enseignement à l'apprentissage.

Selon ces deux courants, l'apprenant construit son apprentissage lui-même et en interaction avec son environnement.

La construction du savoir et le développement des compétences s'effectuent dans des contextes ou des situations éducatives. Le passage d'un référentiel général des programmes à un curriculum est l'un des principes de l'APC. Le référentiel ne désigne pas seulement le document qui comporte les contenus mais aussi, les supports

pédagogiques, les modalités d'évaluation, les textes officiels, etc. Les compétences à installer ou à développer dans le parcours scolaires peuvent être disciplinaires,

transversales ou générales :

- Les compétences disciplinaires : c'est l'ensemble des compétences spécifiques relatives à une activité spécifique (à un métier, à un sport, etc.). Elles représentent la possibilité de mobiliser des ressources afin de résoudre un problème.

- Les compétences transversales : ce sont les compétences partagées ou communes dans différents domaines et activités. Elles peuvent être d'ordre :

- intellectuel : mobiliser les informations afin de résoudre des problèmes, critiquer, avoir une pensée créative.

- méthodologique : choisir et suivre une méthode qui parait la plus

efficace, utiliser les TIC.

- personnel et social : travailler en groupe, développer sa personnalité et son mode de penser, tisser des relations avec les autres, etc.

- communicatif : communiquer correctement dans de différentes

situations et contextes.

L'acquisition des compétences n'est pas morcelée, elle se fait de manière globale, et commence par les compétences les moins complexes vers les plus complexes. Quant à l'évaluation selon l'APC (sommative ou formative), elle est centrée sur l'atteinte des compétences par l'apprenant. Afin de vérifier l'appropriation de ces compétences le recours à une évaluation formative est crucial.

Cette approche met l'accent sur l'apprenant qui est au centre de l'apprentissage. On lui affecte de nouveaux statuts : autonome et responsable de la construction du savoir par lui-même. Quant à l'enseignant, il devient un facilitateur, fournit le climat qui favorise le processus de l'apprentissage, planifie les cours pour orientant l'apprenant et assurant l'acquisition de ses compétences, conseille sans imposer, accompagne et évalue.

La réforme en Algérie de l'année 2003, a préconisé la mise en œuvre de la première génération de l'APC qui a pour objectif d'augmenter le taux de réussite et résoudre le problème de l'échec scolaire. Cette première démarche recommande :

- le cognitivisme comme une base théorique et méthode pédagogique ;

- « l'unité didactique » par « la séquence » ;

- l'usage du concept de « la compétence » et son rapport avec les savoirs ;

- La contextualisation des tâches scolaires.

À partir de l'année 2016, l'Algérie a entrepris l'application de la deuxième génération de l'APC. Sa mise en application commence au primaire : avec les classes de la première et la deuxième année, ainsi qu'au moyen avec les apprenants de la première année, pour la généraliser en 2017, dans tous les niveaux. La deuxième génération de

l'APC prend appuie sur le socioconstructivisme, selon lequel la construction du savoir se réalise par l'apprenant et à travers ses interactions avec les autres. Elle vise à diriger les curriculums vers le même objectif.